
“Marseille. Saint-Ouen.
Lyon. Pour le Printemps
du Québec, nos artistes font leur tour de France… .”
La Presse, 9 Juin 1999
René Viau
Main d’oeuvre à Saint-Ouen
Pour Caroline Andrieu, l’éphémère, c’est la
recherche de ces friches industrielles qu’elle met avec passion et brio
au service des artistes. L’idée est de demander à des créateurs
d’investir quelques-uns des centaines de milliers de mètres carrés
de surface industrielle dépeuplée plantée au coeur de la
ville. Et bien sûr de découvrir et d’animer un milieu, de
lancer de nouveaux ponts. Notamment entre artistes français et artistes
québécois.
Dans le Vieux-Montréal au Quartier Éphémère, elle
fait venir des artistes français. À l’inverse, elie a invité
durant trois mois six jeunes Québécois en banlieue parisienne
dans le cadre d’une résidence d’artistes aux Usines Éphémères
de Saint-Ouen.
L’exposition, Main d’ouevre, qui se termine dimanche, est
le résultat de cette «pépinière». Dans une
bacchanale picturale, Carmen Ruschiensky y célèbre tout cela à
sa façon. Puisque nous sommes en France, elle trempe son pinccau «ivre»,
non pas dans l’aquarelle, mais dans du vin rouge et blanc! Traces et colorations
dorées et rubis esquissent sur un mur blanc une ode du meilleur cru.
Stakhanoviste de l’écriture, Michael Maranda a mis bout à
bout sur une fine bande en spirale de papier les phrases d’une livre sur
la Révolution française ainsi racontée selon de nouveaux
méandres. Citons également Diana Shearwood et ses belles photos
de motels abandonnés du désert californien, Katie Bethune-Leamen,
les peintures d’Anthony Burnham. À partir de fragments hybrides:
photos d’un bras de l’un, tete de l’une, jambes de l’autre
… Nymphe Forte qui recompose une nouvelle figure humaine… .
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